La réforme Employé/es de commerce 2023 a conféré à la formation initiale de commerce un nouveau cadre qui va marquer durablement la formation. Dans l’industrie tech également, nous nous occupons intensivement de la mise en œuvre – et axons déjà nos efforts en vue de la première procédure de qualification (PQ) en 2026.
La réforme pose de nouveaux défis non seulement aux apprenti/es, mais aussi aux entreprises et aux partenaires de la formation. Le concept de formation est davantage axé sur les compétences et privilégie l’apprentissage par la pratique au quotidien. Pour le développement des professions chez Swissmem, cela signifie concevoir les instruments de formation et d’examen de manière à ce qu’ils correspondent aux exigences réelles du monde du travail.
Dans le cadre de la PQ 2026, nous nous trouvons face à une épreuve décisive : comment évaluer les nouvelles compétences ? Quelles sont les formes d’examen appropriées pour mesurer valablement à la fois les compétences professionnelles et les compétences opérationnelles ? Et comment créer des conditions équitables pour les apprenti/es dans une branche très hétérogène ?
L’industrie tech forme des employé/es de commerce dans des domaines très différents, allant de l’exportation à l’administration en passant par les achats. Cette diversité fait la force de notre branche, mais nous met en même temps au défi de développer une procédure de qualification uniforme qui tienne compte de cette large palette.
L’accent est mis en particulier sur la question de savoir comment intégrer la réalité de l’entreprise dans l’examen. Il est clair qu’une procédure de qualification axée sur les compétences ne doit pas s’appuyer uniquement sur des connaissances théoriques, mais doit montrer la capacité des apprenti/es à traiter des situations complexes de manière autonome.
L’une des questions les plus controversées actuellement concerne l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans la procédure de qualification. L’IA est présente depuis longtemps dans le quotidien des employé/es de commerce, que ce soit pour la rédaction de textes, l’analyse de données ou la communication avec les clients. Si nous voulons évaluer les apprenti/es de manière réaliste, nous devrions par conséquent autoriser le travail basé sur l’IA aussi dans la procédure de qualification. Mais en même temps, une question délicate se pose : est-ce qu’une telle autorisation fausserait la performance individuelle des candidat/es ? La comparabilité des résultats serait-elle encore garantie ?
Ici, on fait face à deux points de vue : d’un côté, il y a l’argument de la proximité avec la pratique – un examen sans IA passe à côté de la réalité. De l’autre, il y a l’exigence d’équité – si l’on autorise l’IA, la compétence réelle des apprenti/es risque de disparaître derrière les résultats des machines. Trouver un bon équilibre entre ces deux points de vue est l’un des grands défis à relever pour la PQ 2026.
Pour les entreprises, la réforme est également un processus d’apprentissage. Nombreuses d’entre elles accompagnent leurs premiers apprentis tout au long de leur nouvelle formation et acquièrent ainsi une expérience précieuse. Ces retours sont essentiels, ils nous permettent de concevoir des instruments adaptés à la pratique pour la procédure de qualification 2026.
Une chose est claire : la réforme ne s’est pas achevée avec son lancement en 2023, c’est un processus de développement continu. La première PQ sera une étape importante, tant pour les apprenti/es que pour toutes les autres personnes concernées.
Nous sommes convaincus que les employé/es de commerce de notre branche sont parfaitement équipé/es, même avec les nouvelles conditions-cadres. Dans le même temps, nous sommes tenus de concevoir la PQ de manière à ce qu’elle réponde aux exigences futures sans mettre en péril les principes fondamentaux d’équité et de transparence.